Quand on consulte des publications anciennes consacrées au Carnaval de Paris, on rencontre des poésies. C’est ainsi, par exemple, le cas des numéros de la revue « Au Quartier latin » parus dans les années 1890 à l’occasion des fêtes de la Mi-Carême.
Dimanche 31 mars 2019, je défilais en tête du Carnaval des Femmes. Juste derrière moi, ouvrant le cortège, se trouvait la jeune batucada Batuc’active avec sa mestre à côté de moi.
Ce moment passé auprès d’elle m’a inspiré un poème. En le publiant ici je renoue avec la tradition des liens entre la poésie et le Carnaval à Paris.
Un sourire et un sifflet – Una sonrisa y
un silbato
Devant une troupe de percussionnistes
Avançant sagement
Un grand pantin désarticulé s’agite
Et marche à reculons.
Est-ce un ange
Ou un démon ?
Quand on s’approche
On s’aperçoit
Que ce pantin
A de longs cheveux
Très fins,
Un regard de braise,
Un sourire éclatant,
Et un sifflet entre les dents.
Ce n’est ni un ange
Ni un démon.
Ce pantin d’apparence
Est une très jolie femme,
Es una muy bonita chica,
Est la cheffe de la troupe,
Es la jefa de la tropa,
Vient de Madrid,
Viene de Madrid,
Et se nomme Mariana,
Y se llama Mariana.
Basile philosophe naïf, Paris le 2 avril 2019